Enregistré en live au Newman Center de Denver dans le Colorado en février 2015, Omnisphere est une nouvelle preuve de la folie créatrice du trio new-yorkais. A leurs débuts, l’organiste John Medeski, le batteur Billy Martin et le bassiste Chris Wood écoutaient beaucoup de musique classique et de musique de chambre comme source d'inspiration, conceptualisant l'idée de fusionner leurs explorations jazz improvisées avec l'approche plus composée de la musique orchestrale. Pour ce concert de 2015, ils embarquent avec eux Alarm Will Sound, l’un des ensembles de musique contemporaine les plus dynamiques du moment. La rencontre entre les deux formations aux origines opposées est passionnante. « Plus on travaillait ensemble, raconte Medeski, plus je réalisais combien c’était parfait… La façon dont ils agissent, dans leur univers à eux, est similaire à la nôtre. »
Entendre la langue atypique de Medeski, Martin & Wood dans un contexte aussi ample – Alarm Will Sound compte une vingtaine de musiciens – permet de mieux cerner l’étendue de sa créativité. Depuis sa naissance en 1991, ce trio a toujours accepté de sortir de sa zone de confort mais ici, l’expérience est radicale. Omnisphere fonctionne surtout car les deux entités communiquent. Il ne s’agit ni d’un album de MM&W pour grand orchestre, ni d’un album jazz d’AWS. Conjointement, ils accouchent d’une ambitieuse symphonie protéiforme, alternant entre errances avant-gardistes, réflexions chambristes et jam-sessions d’une autre galaxie. Un disque vraiment ovni. © Max Dembo/Qobuz