Voici le troisième volet de l'intégrale des concertos pour piano de Mozart, réalisée à Salzbourg dans les années 1990 par le pianiste Cyprien Katsaris, avec les très bons musiciens de la Salzburger Kammerphilharmonie placés sous la direction de Yoon Kuk Lee. Il regroupe deux concertos du très jeune concerto, le K. 238 en si bémol majeur (enregistrement du 4 décembre 1998), le K. 246 “Lützow“ (6 décembre 1996) et le plus tardif, datant des années …, le No. 13, K. 415 (25 octobre 1997).
Composé à l’âge de vingt-ans pour le public de Salzbourg en janvier 1776, le Concerto K. 238 empreinte encore quelques thèmes au cher Johann Christian Bach. Techniquement simple d’exécution, probablement écrit pour un musicien amateur, ce concerto séduit avant tout par son irrésistible Rondeau final.
Commande de la Comtesse Antonia von Lützow, nièce de Colloredo, le Concerto K. 246, « Lützow » sera le troisième et dernier de l’année 1776. De caractère aristocratique, ce concerto, plus difficile que le précédent sur le plan pianistique, présente surtout Mozart développant son orchestre, le rendant plus prédominant. On assiste aussi à la « naissance » d’un thème dans le premier mouvement que Mozart réutilisera en l’améliorant de plus en plus dans ses deux autres concertos, également en do majeur, K. 415 (1782) et K. 503 (1786). Il est fascinant de voir s’opérer sur dix années, dans l’esprit de Mozart, une telle maturation sur un simple thème.
Le dernier concerto de ce troisième volet date de 1782-83, et fut composé pour le public viennois. Parmi plusieurs ses particularités, on peut noter un étonnant « fugato » au début du premier mouvement, ainsi qu’un joyeux rondo final, interrompu à deux reprises par les confessions intimes d’un adagio.
La particularité de la présente et ambitieuse entreprise du pianiste franco-chypriote est de proposer l'intégralité des cadences et points d'orgue écrits par Mozart pour ses concertos, ce qui nous vaut plusieurs versions différentes des dits passages, tout au long des volumes. Pour les concertos pour lesquels il n'existe pas de cadences du compositeur, Katsaris propose volontiers la ou les sienne(s), une dans le style de Mozart (Cadenza A), une plus originale et moderne (Cadenza B). © Piano 21