Publié en 1974, Sun Goddess est un vrai sommet de ce jazz fusion, mi-pop, mi-funky, qui remplira le tiroir-caisse des maisons de disques entre le début des années 70 et la fin des années 80. Certains jazzmen désireux de goûter à l’ère du temps (et à quelques dollars supplémentaires sur leur compte en banque) plongeront corps et âme dans une musique groovy à souhait destinée à un plus large public. Ramsey Lewis fut l’un d’entre eux. Et pour atteindre sa cible, il s’est ici entouré d’un expert es-funk en la personne de Maurice White, alors leader d’Earth Wind & Fire. Les deux natifs de Chicago se connaissent d’ailleurs plus que bien, ayant travaillé ensemble dans le trio de Lewis quelques années auparavant. White n’est de plus pas le seul membre d’Earth, Wind & Fire à être ici de la partie puisque son frère Verdine mais aussi Johnny Graham et Philip Bailey sont présents sur ce Sun Goddess. Le single éponyme qui ouvre l’opus sera le plus gros succès du pianiste depuis The ‘In’ Crowd en 1964 et Earth, Wind & Fire en signera une superbe version sur son live de 1975, Gratitude. Rythmique élastique, cuivres bouillants et claviers électriques en pole position, Sun Goddess vieillit de mieux en mieux et son côté grovve 100% seventies fait rapidement bouger la tête et les hanches. Un album que de nombreux rappeurs pilleront : le single Sun Goddess a ainsi été samplé par Pete Rock & C.L. Smooth, Mos Def, E-40 et même Angie Stone tandis qu’Hot Dawgit a été utilisé par Public Enemy, Paris et même les Sages Poètes de la Rue ! © MD/Qobuz