Avec ce nouvel album Affetti amorosi, Damien Guillon nous offre un éblouissant bouquet de pièces vocales de Girolamo Frescobaldi, glanées dans ses deux livres d’Arie musicali. Ces arias datant de 1615-1630, alors que Frescobaldi, déjà établi à Rome, était devenu un compositeur culte, permettent une grande liberté expressive dans l’interprétation.Dans cet enregistrement volontairement abondant en contrastes puisqu’il chante l’amour humain autant que divin, le contre-ténor Damien Guillon s’entoure des autres talents vocaux du Banquet Céleste : la soprano Céline Scheen, le ténor Thomas Hobbs et la basse Benoît Arnould. Ce nouvel enregistrement Glossa inclut deux des sonnets spirituels les plus pérennes et émouvants de Frescobaldi, Maddalena alla croce et Ohimè che fur, en plus de Vanne, o carta amorosa, c’est-à-dire, la "lettre amoureuse", l’une des formes vocales les plus aimées du premier Baroque.Les voix sont ici accompagnées par le luth, la harpe, le violoncelle et le clavecin, joués par le noyau dur du Banquet Céleste. Dans un texte évocateur accompagnant le livret, Pierre Élie Mamou rappelle les caractéristiques vitales de ces musiques du Baroque adolescent qui se cherchent ou se fuient – « ces contraires qui émeuvent grandement notre âme », disait Monteverdi – dans l’étreinte et l’abandon, dans le temps qui passe et le temps qui reste. © Glossa
« [...] Le contre-ténor français a cueilli un bouquet d'arie pour effectifs divers, qu'il mêle à des pièces pour clavecin ou luth. À cette diversité séduisante répond l'intelligence du Banquet Céleste (tempos, caractères, instrumentation et réalisation de la basse continue). L'attention portée au texte est le point de départ d'admirables raffinements expressifs. Les quatre chanteurs forment un ensemble investi et homogène. La soprano séduit dans les arie [...], Damien Guillon, au timbre aussi charnu que cristallin, imprime une théâtralité éminemment convaincante aux pièces récitatives [...] Chaque mot est chargé de l'émotion la plus juste [...] Superbe réalisation [...] » (Diapason, mars 2018 / Denis Morrier)