Le Tunisien Anouar Brahem est l’un des joueurs de oud contemporains les plus subtils. Evoluant dans la sphère ECM, ses aventures discographiques se déroulent donc sur un territoire international où les musiques issues de traditions ancestrales côtoient le monde contemporain et le jazz. Le virtuose qui fête ses 60 ans avec cet album a voulu se faire plaisir en renouant un dialogue amorcé il y a deux décennies avec le contrebassiste Dave Holland. Cerise sur le gâteau, ce maître du jazz est venu avec un ancien collègue de sa période Miles Davis, le batteur Jack DeJohnette. Brahem voulait aussi mesurer son luth arabe avec un pianiste de haute voltige et Manfred Eicher, monsieur ECM, lui a présenté le talentueux britannique Django Bates. Entre les quatre hommes l’entente est évidente et s’entend dans chaque recoin de ces neuf morceaux. Le jazz est au centre, mais il est loin d’être orthodoxe, forcément métissé en croisant la grammaire savante orientale, les fameux maqams, mais le plus souvent il s’agit d’une musique pure et sans étiquette telle que la respire ces virtuoses sans frontière. © BM/Qobuz