Les Préludes de Chopin ne sont pas de petits joyaux disposés les uns à côtés des autres ; ils forment un tout, une œuvre gigantesque. Chaque prélude, si bref soit-il, présente une humeur particulière et constitue un univers en soi. On a affaire à vingt-quatre « études psychologiques », vingt-quatre états d'esprit : humanité, joie, rage, héroïsme, défaite, triomphe, amour, nostalgie, tristesse, espoir, résignation, etc. – autant de sentiments que Chopin connaissait parfaitement. À quatre-vingt-cinq ans, Joaquín Achúcarro aura attendu longtemps avant d'enregistrer Les Préludes car il voulait avoir la sensation de les avoir totalement assimilés – au point d'en faire pour ainsi dire une part de son subconscient ; un peu comme s'il s'était agi de nouer une relation d'amitié avec un être vivant. A partir de là, il était prêt à prendre le chemin du studio d'enregistrement. © La Dolce Volta
« [...] une vision profonde, sombre et pleine de grandeur. [...] L'éloquence est ferme, le ton exempt d'hésitation comme de coquetteries. [...] Achucarro livre ainsi — ce qui n'est pas si fréquent — une véritable intégrale de ce que Chopin écrivit sous le titre de prélude, et termine son parcours avec deux nocturnes subtilement équilibrés, la Fantaisie-Impromptu, dans une lecture tendue et inquiète, et la Barcarolle, où il fait scintiller les folles harmonies du compositeur comme des pierres précieuses au fond d'un torrent.» (Diapason, septembre 2018 / Jérôme Bastianelli)