Le casting de cet hommage fleuve à l’œuvre musicale d’Yves Simon est impressionnant et parfois surprenant. On y croise notamment Louis Garrel (dont les talents de chanteur sont surtout connus grâce aux films de Christophe Honoré mis en musique par Alex Beaupain), ainsi que de jeunes espoirs de la pop française comme Moodoïd (qui a la lourde tâche de reprendre Au pays des merveilles de Juliet), Juniore (Les Héros de Barbès et sa rythmique à la Gainsbourg/Colombier) ou bien Clou (dans une très émouvante reprise des Gauloises bleues). Dans l’ensemble, cet album est fidèle à l’esprit psychédélique et/ou onirique de l’univers d’Yves Simon, même si la folie musicale s’exprime davantage ici à travers l’électro (Macadam à quatre voix) qu’à travers la pop/folk qui colle à l’image du désormais septuagénaire auteur-interprète de Diabolo menthe (interprétée dans ce disque par Soko).
Mais ce patchwork riche et coloré n’est pas dépourvu, à l’occasion, d’arrangements plus sobres et mélancoliques, comme dans Barcelone par Juliette Armanet et Une pierre qui roule par Frànçois and the Atlas Mountains. Dans les années 1970, Yves Simon a souvent flirté avec une certaine forme de nostalgie dans ses textes et ses mélodies, et c’est avec une certaine émotion que l’on assiste à travers ces Génération(s) éperdue(s) à un passage de relais lui-même nostalgique, puisque c’est désormais son œuvre qui fait l’objet d’un culte auprès de ses « enfants spirituels ». A noter que l’album comprend en bonus un concert d’Yves Simon, enregistré à l’Olympia en 2008. © Nicolas Magenham/Qobuz