Les trois Sonates pour violon et piano de Grieg se placent résolument dans la veine nationaliste norvégienne. Les deux premières, de 1865 et 1867 (juste avant le Concerto pour piano donc), restent des œuvres de la première maturité ; le professeur de Grieg, Niels Gade, estima même que la Deuxième Sonate était « trop norvégienne », ce à quoi le disciple aurait répondu que la suivante le serait bien plus encore. Mais… vingt ans plus tard, Grieg avait beaucoup voyagé, beaucoup entendu, beaucoup emmagasiné de sorte que la Troisième et dernière Sonate, achevée en 1886, présente des aspects bien plus universels que les deux premières. A cantonner Grieg à son seul concerto et la musique de scène de Peer Gynt, on en oublie hélas qu’il se consacra beaucoup à la musique de chambre et à la musique vocale, des répertoires négligés au-delà du raisonnable. Gageons que ce nouvel enregistrement des sonates pour violon et piano par la violoniste allemande Franziska Pietsch, lauréate du Concours Bach de Leipzig ou encore du Maria Canals de Barcelone, sauront remettre ces bijoux au tableau d’honneur. © SM/Qobuz