Si le compositeur états-unien John Harbison (né en 1938) n’est pas très connu en France, il en est tout autrement de l’autre côté de l’Atlantique, où des orchestres comme Boston, New York, Los Angeles, San Francisco, Atlanta, Pittsburgh, Baltimore, sans même parler du MET de New York, lui passent commande d’ouvrages symphoniques et lyriques en tout genre, et ce depuis le début des années 1980. Lauréat du prestigieux Prix Pulitzer – l’équivalent, disons, du Goncourt, mais le Pulitzer s’étend à la musique et d’autres sphères d’activités – il a également composé un nombre impressionnant d’œuvres de musique de chambre, ainsi que des pages pour chœur. Dont le présent Requiem de 2002, écrit dans le sillage des horribles événements de 2001 qui endeuillèrent non seulement le pays mais la planète entière, ou presque. On est, comme toujours chez Harbison, dans un monde tonal, ou du moins modal, harmonique en tous les cas, le nouveau modernisme ; le compositeur emprunte autant au monde de la musique sacrée la plus ancienne, qu’à celui, ultra-lyrique, d’un Britten. Précisons que le compositeur est disciple de Walter Piston (qui enseigna aussi à Leonard Bernstein, Leroy Anderson ou Elliott Carter), et Roger Sessions (maître entre autres de John Adams, Peter Maxwell Davies ou Einojuhani Rautavaara), un pedigree de première classe. © SM/Qobuz