Le Concerto « Jeunehomme » semblerait presque l’œuvre d’un grand maître d’âge mûr, même si Mozart n’accusait que vingt-et-un printemps en l’écrivant, en comparaison au Concerto n° 1 – l’œuvre d’un gamin de onze ans ! Certes, il s’agit de la part de Mozart de travaux d’après d’autres compositeurs, une sorte d’exercice d’orchestration, de réécriture, d’appropriation et de transcendance. Le premier mouvement reprend une sonate pour clavier et violon de Raupach, la provenance du deuxième n’a pas été identifiée – Mozart lui-même ? –, le dernier mouvement emprunte à une sonate de Leontzi Honauer. Et que dire du cahier d’esquisses londonien, daté de 1765 lorsque le petit Mozart, neuf ans, voyageait à travers l’Europe avec sa famille ? Une quarantaine de pièces, des exercices de composition sans doute, mais indiscutablement le travail d’un jeune génie qui pourrait en remontrer à bien des compositeurs adultes de son temps… Le pianiste allemand Martin Stadtfeld (accompagné de l’Orchestre du Mozarteum de Salzbourg pour les deux concertos), lauréat des concours Rubinstein de Paris, Busoni à Bolzano et Bach à Leipzig, déjà à la tête d’une belle discographie – à commencer par ses Variations Goldberg en 2003, un événement salué par la presse unanime –, prête son jeu dynamique et transparent à toutes ces perles. © SM/Qobuz