Ce projet est né d’une rencontre et de la dramatique pandémie qui a touché le monde dès le printemps 2020. Sonya Yoncheva pensait à ce programme depuis des années, mais sa rencontre avec Leonardo Garcia Alarcon pour une production de L’Incoronazione di Poppea à l’Opéra de Genève a précipité et modifié son idée originale. Les deux musiciens ont alors pensé à un dialogue musical entre la période baroque et la nôtre avec des œuvres présentées comme révélatrices l’une de l’autre. Pour Sonya Yoncheva, cet album est conçu comme un appel à une renaissance. Son programme est comme une exploration des recoins les plus profonds de la psyché humaine à travers des musiques d’une forte densité expressive.
Leonardo Garcia Alarcon va encore plus loin en parlant d’une « nouvelle façon de concevoir sons et vibrations dans un espace conçu pour nous donner l’impression de jouer à l’intérieur même des instruments ». Dès lors, la musique, comme langage du cœur et de l’âme, s’affranchit des langues, de la géographie et des époques pour unir l’humanité toute entière avec des médiums comme Stradella, Monteverdi, Cavalli, Orlando Gibbons, Barbara Strozzi associés aux musiciens d’aujourd’hui tels que Leonardo Garcia Alarcon himself, Simon Diaz, le groupe Abba et des chants populaires bulgares. © François Hudry/Qobuz
La soprano Sonya Yoncheva appelle à la renaissance avec son nouvel album. Le confinement du printemps 2020 aura permis à Sonya Yoncheva et au chef d’orchestre Leonardo García Alarcón de faire l’album qu’ils envisagaient depuis dix années. "Rebirth" est donc un message d’espoir mais aussi l’exploration d’une idée : que le silence et l’inactivité sont le meilleur prélude au renouvellement créatif. Le quatrième album de Sonya Yoncheva pour Sony Classical couvre plus de cinq ciècles de musique, allant de chansons populaires en passant par des airs forts du répertoire opératique du XVIIe siècle.
Depuis l’aube du genre lyrique avec Monteverdi, l’album propose un voyage thématique partant de l’Italie de Cavalli, de son élève Strozzi ou de son héritier Stradella pour aller jusque dans l’Angleterre de Dowland, Gibbons et Ferrabosco – dont le motet Hear me, O God emploie le même theme à quatre notes que Like an Angel Passing Through My Room du groupe pop ABBA. En plus d’œuvres inspirées de danses espagnoles ou d’Amérique Latine, Yoncheva offre une chanson traditionnelle de Bulgarie, son pays natal. Les médias ont extrêmement bien accueilli les représentations de ce programme lors du Festival de Salzburg en août 2020, écrivant que « cette musique pouvait émouvoir jusqu'aux larmes » (APA) tandis que le "Frankfurter Allgemeine Zeitung" décrivait son interprétation de la chanson traditionnelle bulgare Zableinano mu agunce comme « une expérience émotionnelle inoubliable ».
"Rebirth" a été enregistré dans la salle de concert de La Chaux-de-Fonds, avec Alarcón et son ensemble Cappella Mediterranea, lors du premier confinement européen et dont l’acoustique donnait l’impression de jouer « à l’intérieur d’un vaste luth », expliquera le chef d’orchestre. © Sony Classical