Mirobolante Roberta Invernizzi ! L’éblouissante soprano ressuscite pour Glossa le compositeur baroque et, évidemment, italien Francesco Gasparini en interprétant quelques-unes de ses oeuvres vocales les plus spectaculaires. D’une intelligence égale à sa voix, Roberta prélève la sève des poèmes de Zeno, Piovene ou Salvi tout en s’ébattant avec une aisance époustouflante dans cette mer de musiques – créées à la fin du XVIIe siècle et à l’orée du suivant, elles influencèrent sans doute Handel, d’une vingtaine d’années plus jeune que Gasparini. Carlo Ipata, à la tête de ses Auser Musici, plonge lui aussi dans cette musique italienne avec un instinct infaillible – rappelons le tout aussi passionnant Il Bajazet pour Glossa – pour repêcher les meilleures arias à demi-oubliées d’un compositeur, Gasparini, qui écrivit environ soixante (!) opéras, sans compter oratorios et cantates. Pour Invernizzi, Ipata a donc fait un choix sur mesure d’oeuvres qui enthousiasmèrent les dilettantes fréquentant les soirées princières de Rome autant que le public payant des théâtres vénitiens. Dans ce disque tous azimuts, les arias proviennent d’opéras comme Il Roderigo et Amleto, d'oratorios comme L’oracolo del Fato et Atalia, pour rivaliser avec Andate o miei sospiri, cantate sans rivale (ou presque) écrite à l’occasion d’une de ces joutes dont le monde musical était alors si friand, et à laquelle participa aussi Alessandro Scarlatti. Un ravissant concerto pour flûte, écrit alors que notre compositeur enseignait à l’Ospedale della Pietà de Venise, complète ce récital vocal de haut vol. © Glossa