Le désormais mondialement célèbre violoncelliste allemand Daniel Müller-Schott passe à l’Est, en nous donnant un beau florilège d’œuvres russes pour violoncelle et orchestre. Naturellement, il est quasiment impossible de passer à côté des Variations rococo de Tchaïkovski, ici données dans la version dite « de Wilhelm Fitzenhagen », celle qui occupa la scène pendant des décennies dès le vivant même de Tchaïkovski (qui l’avait autorisée) alors que le manuscrit original offre un ordre différent et quelques variantes. Disons que la version Fitzenhagen est plus brillante, plus publique, plus architecturée, et c’est le choix de Müller-Schott de la défendre – brillamment, qui plus est. Glazounov aussi, en tant que compositeur pour deux pièces ainsi que le Chant du ménestrel, mais aussi en tant qu’arrangeur pour le Souvenir d’un lieu cher de Tchaïkovski, ainsi qu’une Sérénade de Rimski-Korsakov, viennent compléter ce beau programme – qui ne fait que plus amèrement regretter encore que la sphère russe romantique n’ait produit aucun concerto pour violoncelle, et qu’il ait fallu attendre Chostakovitch et Prokofiev pour enfin voir l’instrument accéder au statut de soliste à part entière. © SM/Qobuz