* En anglais uniquement
« C'était ma passion, c'est devenu mon métier ». Originaire de Lille Métropole, Krilino est devenu le fer de lance de la scène rap des Hauts-de-France. Et son album Métamorphose, un premier double album ambitieux de 24 titres, porte un titre prémonitoire. Métamorphose va contribuer à installer Krilino durablement comme un de ceux qui savent tailler des bangers chantés et autotunés, égayés par les saveurs de ce qu'il appelle le bled. Le parcours du Franco-algérien – et fier de l’être - ne doit rien au hasard mais tout au charbon, à l’amour de la musique et à son talent. Ce n'est pas pour rien qu'au quartier, on le surnomme Krilin, le personnage du manga Dragon Ball. « Ma vie c’est la tienne, je suis discret, souvent calé dans le oinc / J’remplis mon assiette l’aliment est sacré / Je viens de très très loin », prévient-il dans Dingue, le titre qui ouvre ce double album.
Il n'y a encore pas si longtemps, l’enfant de Lille-Sud était juste un fan de Salif, Sexion d'Assaut, Rohff, Booba.
Un amuseur de ceux qui aiment bien chahuter en cours avec les copains.
Un fondu de foot - son autre passion – se rêvant en pro. D’ailleurs, l'année de sa naissance coïncide avec celle de cette toute première fois où les Bleus ont ramené la coupe à la maison !
Krilino est né pour briller !
En 5ème, c'est la rencontre avec le théâtre et Papy, le prof qui a encouragé le talent d'artistes désormais installés comme Jamel Debbouze, qui éveille Krilino au texte et au regard du public. Le mentor Papy aime ce que dégage Krilino, qu’il trouve doué, mais ce dernier se détourne des planches. « Ce n'était pas ce que je voulais faire » précise ce touche-à-tout qui trouve sa vraie vocation grâce à une personne importante dans sa vie, Yassine, dont il parle dans Dingue. « Il faisait du slam. Moi j'aimais dire ce que je pense, m'exprimer ! ». Cet ami – aujourd’hui décédé - l'embarque dans les ateliers du CDI du collège en 4ème. Krilino commence alors le rap. Krilino trouve sa voie. C’est la révélation !
« Je suis quelqu'un de très nostalgique, j'avance, j'embrasse le futur mais mon cœur n'oublie pas tout ce qu'il a vécu, la perte d'êtres chers. » Ce vécu, qu’il dévoile un peu plus dans l’introspectif Merci, colore l’album qui à la manière des boîtes de nuit propose plusieurs ambiances. Des titres très club comme Maillé ou Soirée menté, d’autres plus chantés comme Suis refait ou le très beau El Sombrero. On y entend aussi les aspirations d’un jeune homme en devenir qui sait d’où il vient et ce qu’il veut : « mailler », « offrir une maison à la mama », « ne pas retourner sa veste ». Krilino se métamorphose en machine à tubes.
Tout ce chemin accompli, Krilino le fait pour lui et surtout pour les autres. Il y a son public, toujours grandissant, à contenter, à remercier. Son obsession, celle de ramener un disque d'or au quartier. Pour Lille-Sud donc et ses proches disparus. « Si Yassine, Sabri et les autres me regardent de là-haut, je veux qu'ils soient fiers du chemin accompli et de celui à venir, je veux qu’ils soient fiers de ma métamorphose ».