Take a Mic

Take a Mic

French rapper

* En anglais uniquement

Take A Mic a toujours aimé être en avance. La preuve : il a commencé à écrire ses premiers textes de rap à l’âge précoce de douze ans. Sans réelle ambition au départ, uniquement pour amuser la cour de récréation. Rapidement, ce fan de Nas et de G-Unit va prendre l’exercice au sérieux. Sans connexion Internet à l’époque, il se fait les dents en rappant par-dessus les morceaux de ses rappeurs préférés. Des premières tentatives qui le verront fréquenter ses premiers home-studios et sortir sa première mixtape à dix-sept ans. Le coup d’envoi de la première partie de sa carrière.

Le rappeur passera la vitesse supérieure lorsqu’il rencontrera 3010 qui cherchera immédiatement à l’intégrer au sein du collectif Eddie Hyde. Lors de leur toute première rencontre, ils enregistreront ensemble une quinzaine de morceaux. Take A Mic en gardera le goût de la productivité, lui qui en est aujourd’hui à son septième projet. Surtout, le fan de rap new-yorkais va s’ouvrir à d’autres influences et se pencher sur plusieurs scènes qu’il méconnaissait complètement. Le lancement d’une deuxième phase de sa carrière qui le verra honorer son nom de scène, ne rechignant jamais à poser un couplet quand il en avait l’occasion.

Un nom de scène qui en dit long sur la passion juvénile et persistante qu’il nourrit pour le rap. A l’âge de neuf ans, alors qu’il est en voyage à New-York et qu’il se ballade dans Harlem, une enceinte crache « Made You Look », l’hymne de Nas qu’il se met à fredonner sans maîtriser encore l’anglais. Le propriétaire de l’enceinte, posté-là dans le but de vendre des mixtapes de main à main, le voit et lui balance sans ambages « Yo, take a mic and rap ! » (« Yo, prends le micro et rappe ! »). S’il était encore trop timide pour s’exécuter, il gardera cet événement en mémoire et en fera son nom d’artiste. Un nom qui peut sembler complexe au premier abord pour le public français mais qu’il compte bien imposer.

C’est tout l’enjeu du troisième temps fort de sa carrière, celui qu’il s’apprête à entamer avec le projet Bipolaire. Une nouvelle étape qu’il a abordée avec davantage de spontanéité que dans le passé. En l’espace de 6 morceaux, on retrouve à la fois la fraicheur des freestyles posés sur des faces B qui ont fait sa notoriété et cette plume si caractéristique. Sans jamais perdre le sens du contre-pied. L’heure est aux morceaux dansants ? Sur « Dernière Minute », Take A Mic prend le pari de faire danser les gens, non pas avec un sujet léger mais en explorant le thème du temps qui passe. Capable de se déchainer sur « El Ninho Terrible » comme de parler de sentiments sur « Blessure d’amour », il renforce l’idée qu’il se situe entre deux générations. S’il est à l’aise dans le rap de 2016, celui qui a été biberonné à Stillmatic de Nas et Black Album de Jay Z ne sacrifiera jamais ses textes précis contre un gimmick trop facile. Et si c’était de ça dont le public avait besoin après une période de quatre ans qui a vu la trap régner sur le rap français ? Ni trop en avance, ni en retard, il semble que Take A Mic soit pile à l’heure cette fois.

En 2018 Take A Mic revient avec « Tout est mort » qui annonce la nouvelle couleur d’un premier album prometteur. Le gimmick est fort et la composition signée Jo Rafa (Lartiste, Matt Pokora, Soprano,) nous emmène entre pop et influence Afro Beat. Take A Mic a choisi de s’adresser à la gente féminine, thème qu’il avait ouvert avec son plus gros titre « Blessure d’amour » (Pus de 2 400 000 vues). Take a Mic est résolument prêt à grimper les marches et repousser les possibilités. « Avant-Gardiste » sort le 29 Juin 2018

Enfin Take A Mic revient avec "INACCESSIBLE" un nouvel EP aux sonorités beaucoup plus rap qui démontre que l'artiste est toujours aussi à l'aise sur des morceaux urbains.