Ah non, ça, on ne peut pas dire que Cyril Huvé fait dans la facilité ou le répertoire éculé. Des œuvres pour piano de Ferruccio Busoni, non pas ses (raisonnablement célèbres) adaptations d’après Bach, mais bien des ouvrages originaux. Ainsi la Toccata de 1920, une œuvre donc de l’ultime maturité (Busoni devait disparaître quatre ans plus tard), fait-elle montre d’une probable incidence à la Prokofiev bien plus que celle des baroques ; plus singulier encore, le Indianisches Tagebuch (« Journal indien, quatre études pour piano sur des motifs des Peaux-Rouges américains » de 1915), dans lequel Busoni exploite des thèmes natifs nord-américains tels que rassemblés par l’ethnomusicologue états-unienne Natalie Curtis Burlin, mais dans un discours profondément busonien, toujours aux limites de la tonalité, l’écriture pianistique étant comme toujours celle d’un grand maître du clavier. Huvé n’a choisi ici que des œuvres des dernières grandes années du compositeur, dont les explorations musicales portent toutes vers son ultime opus magnum, son opéra inachevé Doktor Faust. © SM/Qobuz