Qui pouvait écrire mieux que Schubert cet « Éloge de la solitude » (Die Einsiedelei, D. 337) ? Avec son balancement si caractéristique entre le mineur et le majeur, ce lied à quatre voix d’hommes exprime si bien la double nature à la fois amicale et mélancolique de Schubert. C’est ce lied que la Camerata Musica de Limburg (dans le Land de Hesse en Allemagne) a choisi comme étendard de ce quatrième volume consacré à l’intégrale des œuvres pour chœur d’hommes (Männerchor) a cappella (sans accompagnement) de Franz Schubert.
Fondée par un jeune homme de dix-neuf ans, Jan Schumacher, en 1999, la Camerata Musica Limburg est un chœur d’hommes d’un rare niveau de qualité qui consacre son exploration musicale au chant grégorien jusqu’à la musique d’aujourd’hui. Cette nouvelle livraison dévoile tout un pan moins connu des œuvres de Schubert, mélangeant habilement les chansons à boire (Trinklied) et des pièces vocales de plus en plus empreintes de gravité autour du thème de la tombe et de la mort pour déboucher sur des pièces religieuses : Sanctus, Psaume ou Salve Regina. On notera la participation pour certaines pièces du pianiste Andreas Frese et du ténor Christoph Prégardien, lui-même natif de Limburg et dépositaire de la grande tradition chorale de sa ville natale. © François Hudry/Qobuz