C’est pousser le bouchon un chouïa loin que d’appeler cette version du Chant de la Terre « Schönberg-Riehn » : en effet, si le maître dodécaphoniste avait l’intention, en vue d’exécution par sa Société des concerts privés en 1921, d’établir une version pour petit orchestre d’une quinzaine de musiciens (quintette à cordes, quintette à vents, trompette, clavier et percussion), son travail se borna à marquer quelques indications dans la partition d’orchestre de Mahler, et encore, seulement dans le premier mouvement ! L’écrasante majorité du travail est donc l’œuvre du musicologue Rainer Riehn (1941-2015 ; à ne pas confondre avec Wolfgang Rihm), certes en suivant les inflexions lancées par Schönberg… Cela dit, la partition de Mahler est conçue de telle manière – l’orchestre, énorme, est utilisé comme un immense réservoir de musiciens de chambre, qui ne jouent en grand tutti que très rarement – qu’il n’est pas très compliqué d’établir une version pour quinze musiciens qui reste extraordinairement fidèle non seulement à l’esprit, mais aussi à la sonorité d’origine. Cet enregistrement, signé de l’Orchestre Victor-Hugo de Franche-Comté, offre un nouvel éclairage, plus transparent, de l’œuvre. © SM/Qobuz