Avant même de quitter la vie estudiantine, la mezzo-soprano russe Margarita Gritskova se distingua lors du Concours Pavarotti de 2008 ; peu après, elle intégrait la troupe du Théâtre National de Weimar, avant de s’embarquer dans une carrière internationale qui la mène depuis lors sur toutes les grandes scènes de la planète : Aix, Vienne, Covent Garden, New York, Moscou, Saint-Pétersbourg, Zurich, Munich, Berlin, Hambourg sont ses ports d’attache... Elle est actuellement membre de la prestigieuse troupe de l’Opéra de Vienne, où elle chante tous les premiers plans dévolus à sa voix.
La mezzo-soprano est ici rejointe par la pianiste Maria Prinz pour un programme russe de toute beauté, commençant par quelques-unes des plus belles romances de Tchaïkovski (le terme « romance » désigne le format russe d’un chant solo accompagné au piano, tandis qu’en français on parle de mélodie, et en allemand de lied). Elle s’aventure ensuite dans le répertoire plus rare de Rimski-Korsakov – qui a pourtant signé nombre de merveilles pour la voix solo. Gritskova termine son récital russe avec Rachmaninov, qui se pencha lui aussi sur le genre de la romance, mais plutôt au début de sa carrière, jusque dans les années 1910. L’influence de Tchaïkovski et Rimski-Korsakov est des plus évidentes, même si le « vrai » Rachmaninov est déjà présent dans bien des tournures, plus particulièrement au piano il est vrai, là où la ligne vocale emprunte volontiers à la tradition russe des illustres prédécesseurs. © SM/Qobuz