Tout au long de sa vie qui couvrit les deux premiers tiers du XVIIe siècle, Christopher Simpson fut considéré comme un grand maître de la viole de gambe, autant comme interprète que comme compositeur, à une époque où la gentry bourgeoise s’enorgueillissait de faire de la musique domestique à tour de bras – il suffit de lire les carnets de Samuel Pepys, où il est si souvent question d’amis se réunissant le soir pour se régaler d’un petit concert « at home », dans lequel les violes de gambe étaient l’un des principaux instruments. Bien des décennies avant qui-vous-savez, Simpson écrivit une série de Quatre saisons, chacune des Saisons formant en l’occurrence une petite suite de trois mouvements. Ainsi qu’on peut l’imaginer, le compositeur se délecte de décrire les moments de l’année selon sa fantaisie propre, et les musiciennes de l’ensemble Sirius Viols se sont attelées à changer de sonorité(s) dans le continuo selon le caractère de chaque saison : l’aigrelet cistre pour les morsures de l’hiver, le théorbe pour le printemps, l’orgue pour les chauds instants d’été, et un mélange de plusieurs instruments pour l’automne et ses mille couleurs. Étonnant Simpson qui a su, aux alentours de 1650, nous décrire si délicieusement son environnement naturel… © SM/Qobuz