On assiste ici à une sorte de joute musicale entre diverses influences et écoles, autour de cinq compositeurs quasiment contemporains les uns des autres – nés dans le dernier quart du XVIIe siècle, morts vers le milieu du suivant. Certains sont Italiens et ne quittèrent l’Italie que pour études ou séjours épisodiques – Tartini, Marcello –, d’autres sont Italiens mais déroulèrent leur carrière plus au nord – Porpora un peu partout : Vienne, Londres, Dresde ; Dall’Abaco à Munich et Bruxelles – tandis que Telemann resta pratiquement en Allemagne toute sa vie. Les sources d’inspiration couvrent donc un très large éventail européen, que l’auditeur aura grand plaisir à déceler dans les divers concertos que voici. Les effectifs concertants eux-mêmes sont de grande variété : concerto pour plusieurs instruments, pour violoncelle, pour hautbois, pour violon et, plus rare, pour alto signé Telemann – qui, il est vrai, a écrit plus ou moins pour tout le monde et dans tous les styles de son époque. The English Concert et ses solistes, sous la conduite d’Harry Bicket, s’en donnent à cœur joie, une joie communicative s’il en est. © SM/Qobuz