Verdi a toujours joué un rôle primordial dans la carrière de la basse russe Ildar Abdrazakov, dont on a souvent souligné l’agilité, la puissance et la profondeur. En 2007, il chante le rôle-titre d’Oberto, œuvre méconnue du jeune Verdi, puis celui de Walter dans Luisa Miller à l’Opéra de Paris l’année suivante. Suivront Attila au MET, Philippe II (Don Carlo), Don Ruy Gomez de Silva (Ernani), Jacopo Fiesco (Simon Boccanegra), Banco (Macbeth) et, à nouveau Philippe II, mais en français, dans la production parisienne de Don Carlos. Ce sont tous ces rôles qu’il a choisis pour son premier album Verdi publié sous l’étiquette jaune de Deutsche Grammophon, sous la direction de Yannick Nézet-Séguin. Les deux musiciens se connaissent bien et ont déjà travaillé ensemble, notamment dans le Requiem de Verdi, lors d’un concert qui a soulevé l’émotion à Montréal, donné à la mémoire de Jacqueline Desmarais, la grande mécène lyrique canadienne.
Et comme un bonheur n’arrive jamais seul, un autre partenaire prestigieux du chef canadien, le ténor Rolando Villazón, participe à cet enregistrement pour trois extraits d’Attila et de Nabucco. Voilà qui ravira les admirateurs de ces deux voix d’aujourd’hui, en écho à leur premier disque de duos publié par Deutsche Grammophon en 2017 avec Nézet-Séguin. On y trouvait alors un programme assez hétéroclite allant de Bizet à Verdi en passant par Gounod, Boïto et Donizetti. © François Hudry/Qobuz